Le commerce équitable comme réponse aux défis du monde actuel

Couple de paysans malgaches

Pour AVSF : Romain Valleur, responsable du pôle “organisations paysannes et marchés”

Depuis ses débuts, AVSF développe et défend le commerce équitable, dont l’impact sur les conditions de vie des familles paysannes, leurs organisations et leurs territoires a été démontré par une multitude d’études.

Max Havelaar France, dont AVSF est l’un des principaux fondateurs, fête d’ailleurs ses 30 ans cette année. Beau succès, tout comme les autres démarches de commerce équitable existantes aujourd’hui avec lesquelles AVSF collabore : en 2022, le commerce équitable a concerné plus de 2 500 organisations de producteurs dans près de 80 pays et impacté plus de 3,5 millions de producteurs et productrices !

Un impact social et environnemental positif et confirmé !

Face aux enjeux majeurs de réduction de la faim et de la pauvreté dans le monde, d’emploi, de lutte contre le changement climatique et ses effets, et en réponse aux nombreux dysfonctionnements du marché conventionnel, le commerce équitable est un puissant outil de développement et de régulation des filières. Ses fondamentaux résident dans des prix minimums garantis et leur stabilité, l’établissement de relations commerciales pluriannuelles, le préfinancement des récoltes par l’acheteur, et le versement d’une prime annuelle de développement au profit de projets collectifs. Voilà ce qui permet aux familles paysannes d’intensifier durablement leur production, en investissant dans des pratiques agroécologiques.

Les récentes crises (flambée des prix des céréales de 2008, covid, guerre en Ukraine, etc.) ont démontré l’urgence de mieux réguler les échanges alimentaires et la nécessité de relocaliser les systèmes alimentaires. En favorisant l’investissement des familles paysannes dans des pratiques agroécologiques, le commerce équitable contribue aussi à la diversification des productions, dont une partie est destinée à l’autoconsommation ainsi qu’à la vente sur les marchés locaux. C’est par exemple le cas du petit élevage et des productions vivrières associées, au sein de systèmes agroforestiers, à des cultures pérennes tournées vers l’export. L’action d’AVSF en appui au commerce équitable s’inscrit ainsi dans un dispositif plus large d’accompagnement des transitions agroécologiques et de participation accrue des familles paysannes au sein des filières agricoles.

L’épineuse question de l’empreinte carbone des filières d’export

L’empreinte carbone du commerce équitable Sud-Nord est parfois pointée du doigt. Pourtant, les émissions du transport maritime dans leur ensemble (commerce conventionnel dans une très large proportion) constituent seulement 3% du total de gaz à effet de serre. Une part minime en comparaison des activités de production agricole, en particulier l’agriculture industrielle, et de la déforestation qu’elles engendrent, responsable à elle seule de 11 % du total de GES.

Le développement progressif d’un fret maritime décarboné et l’interdiction du fret aérien des produits certifiés “commerce équitable” sont indispensables pour la soutenabilité environnementale d’un commerce mondialisé. Tout comme l’est la nécessité de concentrer l’importation de produits certifiés “commerce équitable” sur des productions inexistantes dans les pays importateurs, sous réserve naturellement que ces dernières soient produites de manière durable pour le climat et l’environnement. AVSF promeut finalement le développement d’un commerce équitable tourné vers le marché interne des pays producteurs, même s’il se heurte au pouvoir d’achat encore majoritairement trop bas dans beaucoup de pays du Sud.

Quel avenir pour le commerce équitable ?

Le marché du commerce équitable, encore souvent qualifié de “niche” au vu de son poids dans les échanges mondiaux (moins de 1%), est pourtant en pleine croissance. AVSF soutient aussi le commerce équitable pour démontrer la pertinence d’appliquer ses principes fondamentaux à l’ensemble des marchés de produits agricoles, textiles et cosmétiques. Il doit être compris comme un puissant outil de transformation des filières agricoles dans leur globalité : il est, et le sera de plus en plus, source d’influence et d’inspiration d’une diversité d’opérateurs commerciaux et de pouvoirs publics ayant pour objectif de développer des filières équitables et durables, et de répondre ainsi à la demande tant des producteurs que des consommateurs.

Projet(s)

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Togo

Projet Cacao biologique et équitable : renforcement d’une organisation de 500 familles de petits-es producteurs-ices regroupées au sein de de l’union Atsèmawoè pour la production et commercialisation de cacao bio et équitable

Filières Equitables

Burkina Faso

Mali

Togo

Côte d’Ivoire

Bénin

Programme Équité II : Renforcement de 40 organisations de producteurs-ices et leurs réseaux sur les filières du commerce équitable de produits de qualité et agroécologiques.

Filières équitables

Madagascar

Le projet Agricoop 2.0 : appui à 5 coopératives et centrales de coopératives de producteurs pour commercialiser leur production de litchis, vanille et épices, cacao, sucre, sur les marchés du commerce équitable.

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