L’Éthiopie est le 2ème pays le plus peuplé d’Afrique, et également l’un des moins urbanisés, avec 118 millions d’habitants, dont 79% de ruraux. Selon le système onusien de rang de développement, l’Ethiopie est placé 173/189 pays. Si le secteur agricole est le pilier de l’économie éthiopienne (43% du PIB et 66% de l’emploi national), il est avant tout marqué par la prédominance de l’agriculture familiale de subsistance : 3/4 des exploitations du pays sont des petites fermes familiales, la taille moyenne des parcelles exploitées est de 0,8 Ha, avec une valeur de production moyenne estimée à $720 USD/ha/an. Un cinquième de la production seulement est vendue, et de nombreuses familles sont incapables de produire la quantité nécessaire à leur propre subsistance. A niveau national, 83.5% de la population habite en pauvreté multidimensionnelle ; et environ 67% des petites exploitations familiales vivent en dessous du seuil de pauvreté national, dans une situation chronique d’insécurité alimentaire.
Ceci est particulièrement vrai dans les zones montagneuses du sud éthiopien lorsque surcharge démographique (densités moyennes entre 300 et 1 000 hab/km2) et morcellement foncier (parcelles inférieures à 0,5 ha) se conjuguent pour réduire la productivité et accroître le déséquilibre entre ressources et besoins des familles. Les systèmes agraires de polyculture-élevage de la zone subissent de très fortes contraintes climato-environnementales (pluviométrie abondante et irrégulière sur une topographie déclive qui génère érosion et perte de fertilité, de la teneur en carbone, et des capacités d’infiltration d’eau des sols), et agro-économiques (revenus affectés par les rendements en baisse sur espaces plus petits, instabilité des prix).
AVSF agit dans les zones montagneuses du sud de l’Éthiopie pour répondre aux risques d’insécurité alimentaire accrue des ménages et de dégradation du milieu, liés aux effets cumulés, déjà observés, de pression démographique et du changement climatique, qui devraient s’accentuer à long terme avec pour conséquence une érosion accrue des sols et la perte de fertilité des terres.