En Afrique, le taux de chômage alarmant des jeunes générations est un défi majeur. Pour environ 11 millions de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail, seuls 3 millions d’emplois sont en effet disponibles.
Créer des emplois agricoles…
Au Sénégal, où la moitié de la population a moins de 19 ans, une deuxième phase du projet Ngalu Rewbé vient de démarrer dans le nord du pays. L’objectif est d’appuyer les jeunes dans le lancement de leur activité d’élevage, grâce à des formations dispensées en partenariat avec le Centre de Formation Professionnelle de Matam et à un système de prêts rotatifs innovant.
Pour commencer, les vingt organisations paysannes partenaires du projet sélectionnent les jeunes destinataires d’un « pack d’installation ». Il s’agit d’un prêt qui leur servira par exemple à construire leur bergerie et acheter leur premier cheptel. Une fois installés, les jeunes soutenus par le projet remboursent la somme reçue à l’organisation paysanne afin qu’elle puisse prêter à une nouvelle promotion l’année d’après. Ils et elles s’engagent également à faire du tutorat auprès de ce nouveau groupe de jeunes afin de les accompagner dans leur propre installation et de leur apporter des conseils techniques.
Le manque de formation en zone rurale conjugué au manque de moyens financiers et d’accès aux prêts pour les jeunes étant les principaux freins au lancement de leur activité, ce système de subventions en cascade permet de soutenir efficacement des initiatives locales dans la durée.
… mais pas seulement
Bien que le secteur agricole constitue le cœur de ses actions, AVSF appuie également la création d’emplois extra-agricoles. Dans les îles Bijagos de Guinée-Bissau par exemple, une des actions du projet Té Bamghako est la formation des jeunes en mécanique. Dans cette région très fortement enclavée et faiblement peuplée, la faible productivité agricole ne permet pas au secteur d’offrir suffisamment d’emplois décents. Afin de favoriser la mobilité des personnes et des biens tout en générant des revenus, une vingtaine de jeunes ont été sélectionnés par leurs communautés et seront formés en mécanique des moteurs.
Des connaissances qui leur permettront d’entretenir les pirogues actuellement utilisées pour se déplacer entre les îles et le continent, mais également de réparer les motos et autres petits équipements agricoles présents sur les îles. Aussi, ce sont également des jeunes qui gèrent deux des trois lignes de transport maritime récemment créées dans le cadre du projet, en plus des cinq lignes de transport terrestre mises en place avec des triporteurs.
Que ce soit pour renouveler les générations de paysans et paysannes dans les zones rurales, pour créer des emplois de service à la communauté ou d’appui aux organisations paysannes (transformation, comptabilité, gestion etc.), favoriser l’insertion professionnelle des jeunes est une priorité. Ce n’est qu’en offrant la possibilité aux jeunes d’occuper des emplois stables et rémunérateurs qu’ils et elles pourront s’épanouir pleinement et contribuer durablement au développement de leurs territoires.