Contexte
Au Sénégal, le taux de chômage alarmant des jeunes générations est un défi majeur. Dans ce pays où la moitié de la population à moins de 19 ans, l’accès à l’emploi, symbole d’émancipation économique, familial et de statut social est l’une des préoccupations majeures.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la deuxième phase du projet Ngalu Rewbé, au nord du pays. Il fait suite à une première phase menée entre 2019 et 2022 de soutien à l’émancipation des femmes vulnérables par le développement d’activités d’embouche ovine et d’activités de formation fonctionnelle. Car si la région est marqué pour un manque d’opportunité professionnelle pour les jeunes, elle est également caractérisée par un fort patriarcat.
Lors de cette première phase, des activités de sensibilisation et de médiation ont été menées pour améliorer l’accès de plus de 4 100 femmes aux moyens de production (foncier, eau). Un dispositif de microcrédit sur le principe du « Qui reçoit donne » a permis à cette autonomisation de s’inscrire dans la durée.
Le renforcement de la fédération Jokerre Endam, à la fois par le développement des services qu’elle fournit à ses membres que sur le plan organisationnel, a également permis d’améliorer la place des femmes dans la société villageoise et leur visibilité auprès des institutions locales (communes, chefs villageois et religieux, services de l’État, etc.) L’amélioration du dialogue et de la coopération avec des alliés hommes à aussi permis de diminuer les inégalités de genre, de renforcer la place des femmes dans les décisions du ménage et leur autonomie.
Quels objectifs pour cette deuxième phase ?
L’objectif principal est d’appuyer plus de 300 jeunes dans le lancement de leur activité d’élevage, grâce à des formations dispensées en partenariat avec le Centre de Formation Professionnelle de Matam et à la mise en place d’un un système de prêts en cascade via les organisations paysannes.
Pour commencer, les vingt organisations paysannes partenaires du projet sélectionnent les jeunes destinataires d’un « pack d’installation ». Il s’agit d’un prêt qui leur servira par exemple à construire leur bergerie et acheter leur premier cheptel. Une fois installés, les jeunes soutenus par le projet remboursent la somme reçue à l’organisation paysanne afin qu’elle puisse prêter à une nouvelle promotion l’année d’après. Ils et elles s’engagent également à faire du tutorat auprès de ce nouveau groupe de jeunes afin de les accompagner dans leur propre installation et de leur apporter des conseils techniques.
Le manque de formation en zone rurale conjugué au manque de moyens financiers et d’accès aux prêts pour les jeunes étant les principaux freins au lancement de leur activité, ce système de subventions en cascade permet de soutenir efficacement des initiatives locales dans la durée.
En outre, le projet appuiera également l’installation de 100 jeunes (femmes et hommes) dans l’élaboration et le dépôt de plan d’affaires pour le développement de leurs activités.