Accaparement des terres, exclusion des décisions politiques, précarisation des conditions de travail : les paysans et paysannes du Sud sont pris dans un rapport de force défavorable face à des entreprises agro-industrielles et à des politiques qui les ignorent trop souvent.
Chez AVSF, nous portons une conviction forte : permettre aux paysans et paysannes de défendre leurs droits, c’est assurer leur avenir, mais aussi le nôtre. Notre mission est de garantir leur accès aux ressources qui leur sont indispensables, faire reconnaître leur rôle économique et social, leur donner les moyens de décider de leur avenir et d’influencer les politiques agricoles.
Défendre l’accès aux ressources naturelles
Le phénomène des acquisitions de terres à grande échelle menace gravement la vie de nombreux ruraux. Sans accès sécurisé à la terre, à l’eau, aux semences et aux forêts, les paysans et paysannes ne peuvent en effet pas vivre de leur travail ni nourrir leurs communautés.
En Amérique latine, face à des pressions extérieures très concentrées et parfois violentes (urbanisation, activités minières, développement de la palme africaine, etc.), AVSF soutient les communautés paysannes et autochtones qui voient leurs droits bafoués.
Au Guatemala par exemple, l’ONG accompagne les organisations paysannes du Chisec dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits fonciers en renforçant leurs capacités juridiques et en les aidant à structurer leur plaidoyer. AVSF leur permet de négocier avec les autorités et de défendre leur accès aux terres, garantissant ainsi la pérennité de leurs modes de vie et de production.
Défendre les droits économiques, sociaux et culturels
Au-delà des droits fonciers, défendre les paysans et paysannes, c’est aussi garantir leur droit à des conditions de vie dignes, à un revenu juste et à la reconnaissance de leur rôle essentiel dans nos sociétés. Les modèles agro-industriels et les accords commerciaux défavorables fragilisent les économies paysannes, tandis que la transmission des savoirs et traditions rurales est menacée.
AVSF agit pour que les producteurs puissent vivre décemment de leur travail en favorisant des filières équitables. L’ONG accompagne également les organisations locales dans la défense des droits sociaux des producteurs, notamment l’accès à la formation et à des conditions de travail décentes.
Intégrer les paysans-nes dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques
Les paysans et paysannes ne doivent pas seulement être bénéficiaires des politiques agricoles, ils doivent pouvoir les façonner. Pour garantir des politiques publiques et des programmes de développement qui prennent en compte leurs réalités et leurs difficultés, les organisations paysannes doivent prendre part au processus de prise de décisions susceptibles d’avoir une incidence sur leur vie, leurs terres et leurs moyens de subsistance. Pour cela, AVSF renforce les capacités de plaidoyer de ses partenaires au Sud, afin de leur permettre d’influencer leurs propres États, pour des politiques favorisant des systèmes alimentaires plus justes et plus durables.
En Equateur, AVSF a par exemple soutenu des organisations paysannes pour la formulation d’une proposition de réforme de la Loi foncière, plus redistributive. Cette proposition a été soumise à l’Assemblée nationale par une large coalition d’organisations nationales, pour qu’elle puisse être analysée et permettre une révision de la loi en cours.
Enfin, dans la lutte pour la défense des droits, AVSF fait du combat contre les inégalités de genre une priorité. Car si les paysans sont bien trop souvent victimes de spoliations de leurs droits, les femmes le sont davantage. Malgré leur rôle essentiel, elles se heurtent à des règles et des normes sociales qui limitent d’autant plus leur capacité d’action.
Défendre les droits des paysans et paysannes représente donc bien plus qu’un enjeu agricole. C’est un combat pour la justice sociale, pour la souveraineté alimentaire et pour la préservation de nos écosystèmes. Tant que ces droits seront menacés, la sécurité alimentaire mondiale et la transition vers des systèmes agricoles durables resteront hors de portée.
