Premier constat, l’agriculture et l’élevage sont des sujets qui ne cessent d’intéresser : plus de 20 000 participants ont répondu à nos questions, tandis que plus de 3 000 personnes nous ont laissé des suggestions, que nous avons étudiées avec attention. Parmi les participants, il ressort globalement une envie partagée de changer de modèle agricole, pour des agricultures plus respectueuses de la Planète et de ses habitants. Une ambition qui nous fait chaud au cœur.
La consultation s’est articulée autour de 4 thématiques, dont nous allons énumérer les principaux résultats ci-dessous. Elle a soumis le participant à une question simple et l’a confronté aux solutions développées par AVSF pour y répondre.
Quel avenir pour l’agriculture ?
Au moment où nous avons récolté les résultats, nous comptions 11 912 participants à la thématique de l’agriculture, le sujet qui a suscité le plus d’intérêt. 64 % estiment qu’il est possible de nourrir l’humanité sans agriculture industrielle et productiviste. 54 % sont convaincus que nous pouvons nous passer de chimie dans l’agriculture.
A la question l’agriculture « intensive » est-elle une solution ?, les réponses sont plus mitigées : 42 % sont d’accord, tandis que 38 % n’en sont pas convaincus. Ces résultats s’explique sans nul doute par l’interprétation que chacun a fait du mot intensif, dont la définition peut varier selon le modèle agricole : l’agroécologie dans le contexte de l’agriculture paysanne, que défend AVSF, est intensive en savoirs paysans, main d’œuvre et usage des potentialités naturelles des écosystèmes, sans toutefois dégrader ou épuiser les ressources naturelles ; mais certainement pas intensive en intrants chimiques ! Avec l’agriculture paysanne et l’agroécologie, nous choisissons donc une autre intensification de l’agriculture !
Pour en savoir +, sur l’agroécologie
Quelques suggestions de participants recensées sur ce thème :
« Un modèle basé sur l’agroécologie reposant sur le travail en commun avec la nature et toutes ses composantes pour un triple objectif : maintien des niveaux de production, préservation des services écosystémiques locaux, pérennité des fonctionnalités écologiques. »
« Une agriculture plus résiliente: moins de consommation d’eau, moins de transports, moins d’intrants… et plus de paysan⋅ne⋅s ! »
« La polyculture organique est la seule solution, avec un sol vivant, sans pesticide et en bonne santé qui produira des produits sains. »
Quel avenir pour l’élevage ?
Ce thème est assurément celui qui soulève le plus de débat. 46 % des participants sont d’accord pour considérer pertinente une diminution de la consommation de viande, tout en soutenant l’élevage paysan, tandis que 27 % n’en sont pas convaincus. Respectivement 39 % et 43 % des participants estiment qu’il est possible d’élever des animaux sans polluer et d’éviter la transmission de maladies des animaux aux humains.
Si l’élevage polarise davantage le débat, sa légitimité n’est pas remise en cause. Et tant mieux car pour AVSF, il s’agit de questionner, non pas le bien-fondé ou pas de l’élevage ici en France, en Europe ou dans les pays du Sud, mais la manière dont on élève et on nourrit les animaux. L’élevage paysan à l’échelle de fermes familiales et l’élevage pastoral en montagne ou dans des zones arides, outre de produire des biens alimentaires essentiels, comptent de nombreux avantages : générer des revenus pour les familles dans des espaces dépourvus de terres fertiles et non cultivables, aménager et entretenir des territoires fragiles, sans compter que la transition agroécologique sans élevage s’avère pratiquement impossible (fertilisation des sols avec le fumier par exemple, pour éviter des engrais chimiques).
Pour en savoir + sur l’élevage paysan
Quelques suggestions des participants :
« Des élevages à toute petite échelle, sans maltraitance pour les animaux et si on doit en tuer, faire en sorte qu’il n’y ait aucun gaspillage. »
« Laisser le bétail piétiner la terre aide à une agriculture plus durable et des animaux plus heureux. »
« Les petits agriculteurs sont beaucoup plus responsables de leur cheptel ; en plus ils entretiennent les zones rurales et les montagnes. »
Quel avenir pour la mondialisation des échanges agricoles ?
La production et la consommation locales des produits agricoles sont plébiscitées à 82 % ! Néanmoins, l’import export ne rencontre pas d’hostilité pour 81 % des répondants, dans la mesure où ces échanges s’inscrivent dans des filières équitables qui ne menacent pas la sécurité alimentaire des populations locales. 58 % des participants sont aussi d’accord avec un commerce équitable, à condition qu’il permette d’accélérer la transition agroécologique des producteurs et donc de lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité.
Pour en savoir + sur les filières durables et équitables développées par AVSF
Quelques suggestions des participants :
« Nous avons tous un rôle à jouer en tant que consommateur, en achetant en priorité les produits issus de l’agriculture paysanne et si possible selon des circuits économes et socialement responsables. »
« Revenir vers des fermes familiales, mieux rémunérer les agriculteurs responsables ici et dans les pays pauvres du tiers monde. Limiter les import-export. »
Quel avenir pour l’agriculture face au dérèglement climatique ?
De manière surprenante, c’est la thématique qui a enregistré le moins de participations (1 599). Pour autant, les réponses n’en sont pas moins intéressantes ! 75 % sont convaincus que l’agriculture paysanne peut survivre au changement climatique. Parallèlement, 66 % sont d’avis que l’agriculture paysanne a moins d’impact sur le dérèglement climatique grâce aux pratiques agroécologiques. A la question de l’interdiction de la déforestation, 64 % soutiennent notre proposition : proposer aux communautés paysannes des solutions économiques alternatives à la déforestation, par l’intensification agroécologique de leur production agricole et d’élevage, la promotion de l’agroforesterie pour conserver un couvert végétal capturant du carbone, et valoriser les énergies renouvelables.
Pour en savoir + sur l’agriculture et le changement climatique
Chacune de ses contributions viendront nourrir une réflexion globale sur l’orientation de nos actions et sur la mise en œuvre de nouveaux projets pour accélérer la transition agroécologique.