La biodiversité menacée
La biodiversité recouvre l’ensemble des milieux naturels (forêts, océans, déserts, etc.), des formes de vie (plantes, animaux, etc.) et leurs interactions. Elle est indispensable à la vie sur Terre, grâce aux services fondamentaux qu’elle procure, tels que la purification de l’air et de l’eau, la régulation du climat, etc.
La biodiversité revêt une importance capitale en ce qui concerne la résilience de nos systèmes alimentaires. Or cette biodiversité est aujourd’hui fortement menacée. La plateforme intergouvernementale sur la biodiversité (IPBES) a récemment tiré la sonnette d’alarme : elle estime que les trois quarts de la surface terrestre sont « sévèrement altérés » et qu’un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction.
L’agriculture productiviste, modèle dominant riche en intrants (engrais minéraux, pesticides, semences hybrides), grand consommateur de terres et favorisant les monocultures, a des effets ravageurs sur la biodiversité et la diversité génétique. Face à cette situation préoccupante, il existe pourtant des alternatives et solutions concrètes.
Encourager des pratiques agroécologiques qui préservent la biodiversité
Parfois citée comme une menace, l’agriculture peut pourtant être une opportunité pour préserver la biodiversité. Ainsi, AVSF agit pour préserver la biodiversité en soutenant ces agricultures paysannes qui maintiennent cette multiplicité de variétés et de races. La promotion de l’agroécologie vise à s’appuyer sur les processus naturels, à diminuer l’usage des intrants de synthèse et à valoriser les savoirs paysans. Ainsi, des ouvrages antiérosifs et l’usage de compost permettent de préserver les sols et d’améliorer leur fertilité, en agissant de façon positive sur leur biodiversité via l’augmentation de leur microfaune.
Les associations de culture permettent d’augmenter le nombre d’espèces végétales cultivées sur une parcelle et limitent la pression des parasites et bioagresseurs, permettant, en retour, de diminuer l’usage de pesticides.
Promouvoir des savoirs locaux qui favorisent la biodiversité génétique et agricole
La promotion de semences locales et de races rustiques permet également de préserver la diversité génétique. Ainsi, au Burkina Faso, AVSF a appuyé la préservation de variétés locales de sorgho et de maïs via la formation de paysans multiplicateurs de semences, la mise en place de banques communautaires de semences paysannes et la diffusion d’un procédé innovant d’enrobage biologique des graines. Au Pérou, 180 variétés de pommes de terre ont été conservées avec les communautés andines !
En Mongolie, AVSF a favorisé la réintroduction de deux races caprines traditionnelles réputées pour la qualité de leur laine et adaptées aux conditions climatiques locales, permettant une nette amélioration des revenus des éleveurs. Ces actions de récupération et de préservation de semences, variétés et races s’appuient sur la valorisation des savoirs ancestraux des paysans.
Des politiques publiques en soutien à l’agroécologie paysanne, amie de la biodiversité
Préserver la biodiversité implique donc de soutenir les agricultures paysannes et les transitions agroécologiques. Des politiques incitatives doivent être mises en place par les États, qui facilitent le maintien et le développement de pratiques agroécologiques (subvention de la fertilisation organique, programmes d’appui à l’agroforesterie, préser-vation des semences et races locales, interdiction des pesticides les plus dangereux pour l’homme et l’environnement, etc.).
S’ils étaient effectifs, ces soutiens permettraient aux agriculteurs de répondre à la fois aux enjeux de sécurité alimentaire et de préservation de la biodiversité !