Quelles politiques publiques pour les agricultures familiales du Sud ?
Quelles politiques publiques pour les agricultures familiales du Sud ?
Les travaux précédents de la Commission Agriculture et Alimentation de Coordination SUD ont permis de mettre en évidence les atouts dont disposent les agricultures familiales pour répondre aux défis des pays en développement, qui sont de (a) répondre à des situations alimentaires tendues et à une croissance démographique soutenue ; (b) lutter contre la pauvreté et les inégalités ; (c) occuper une main d’oeuvre nombreuse, notamment en milieu rural ; (c) préserver les ressources naturelles et la biodiversité.
Ces différents aspects montrent que, dans le cadre de l’appui au développement agricole, le soutien aux agricultures familiales est incontournable. La capacité de résilience des agricultures familiales est, en outre, un atout majeur par rapport à l’agriculture capitaliste (ou agro- business). L’agrobusiness est très sensible aux variations de prix et peut abandonner la production alimentaire, voire l’activité agricole, si la rentabilité n’est plus suffisante. À l’inverse, les agricultures familiales diversifient leurs productions pour réduire leur exposition au risque prix. Les capacités des agricultures familiales à répondre aux défis des pays du Sud ne peuvent toutefois s’exprimer que si des politiques agricoles sont élaborées et mises en œuvre en tenant compte des intérêts des agriculteurs et des contextes locaux.
Dans un contexte de regain d’intérêt pour l’agriculture, notamment après les flambées des prix alimentaires de 2008, l’appui aux agricultures familiales est donc essentiel. Sans être exhaustif, l’analyse de cas concrets issus de l’expérience des membres de la C2A ayant participé à ce rapport – dont AVSF, GRET, IRAM et AGTER -, permet d’identifier trois grands domaines d’appui :
- des prix rémunérateurs et stables ;
- un accès équitable aux ressources naturelles ;
- des investissements publics.
Dans chaque domaine, la définition de mesures doit tenir compte du contexte et s’effectuer en collaboration avec les représentants des agricultures familiales, ce qui rend primordial l’accompagnement à la structuration du milieu agricole. Le présent rapport présente ces conclusions et les mesures concrètes à promouvoir.