Des filières plus courtes et citoyennes et des achats publics nationaux pour lutter contre les prix bas aux producteurs, les prix hauts aux consommateurs et la faim dans le monde
Des filières plus courtes et citoyennes et des achats publics nationaux pour lutter contre les prix bas aux producteurs, les prix hauts aux consommateurs et la faim dans le monde
Tribune AVSF
Trois décennies de dérégulation des marchés n’ont pas permis d’éradiquer la faim dans le monde et de ses conséquences. Au contraire, la proportion de personnes souffrant de malnutritions s’est accrue, souvent des paysans marginalisés, alors que dans le même temps, les modèles agro-industriels sont encouragés dans la perspective d’alimenter une population toujours plus nombreuse et urbanisée. Nous n’y sommes pas encore mais la crise alimentaire de 2008 pourrait bien se répéter cette année ou la suivante. Même si les proportions des ingrédients diffèrent, l’accroissement structurel de la demande de céréales, les incertitudes sur les récoltes prochaines, la spéculation sur les marchés physiques et financiers ainsi que l’augmentation du prix du pétrole font encore une fois un cocktail détonnant aux effets probablement catastrophiques sur les populations vulnérables et sur les Etats.
Si la bonne gouvernance et la régulation des marchés internationaux sont essentielles, la démocratie et la maîtrise par les producteurs, les pouvoirs publics et les consommateurs de filières plus courtes ainsi que la relocalisation de la production et de la consommation semblent aussi aujourd’hui nécessaires. Certes encore relativement marginales, ces initiatives de structuration de filières courtes démontrent tous les jours qu’elles peuvent contribuer à réduire la volatilité des prix et à éradiquer la faim.