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Comment nourrir demain villes et campagnes ? L’agroécologie n’est-elle qu’un rêve ?

Auteur(s) : sous la direction de

Année : 2013

Comment nourrir demain villes et campagnes ? L’agroécologie n’est-elle qu’un rêve ?

Le défi alimentaire est connu : comment demain nourrir plus de 9 milliards de personnes, dont plus de 60% vivra dans des villes ?  La réponse à ce défi n’est pas seulement de produire plus dans les grands pays agricoles et laisser le commerce faire le reste.

L’ouverture totale des marchés agroalimentaires a laminé nombre d’agricultures  paysannes dans le monde, moins productives, au détriment de la sécurité alimentaire de millions de familles. Comble de malchance, ce sont ces mêmes familles qui aussi sont les plus dramatiquement touchées par les conséquences du changement climatique. Ce sont aussi ces familles qui sont souvent soumises à des filières dominées par de grands commerçants, des industries et des distributeurs tout puissants. Elles se voient souvent imposer des prix à la baisse et réclamer des volumes chaque fois plus importants de produits L’agriculture dite « moderne » à l’occidentale, très productive, avec une utilisation intensive de capitaux, de machines, d’engrais et produits de traitement chimiques, a des conséquences qui apparaissent aujourd’hui bien clairement : perte de biodiversité animale et végétale, pollution des eaux et des sols, dégradation des paysages, sans parler des conséquences sanitaires et de la destruction de très nombreux emplois en milieu rural. L’usage prédateur qu’elle fait des énergies fossiles en fait un modèle non durable. Il n’est pas non plus reproductible, d’autant que l’énergie sera plus coûteuse demain, et que les consommateurs urbains demandent progressivement la garantie d’une alimentation plus saine, de qualité,  à des prix qui restent raisonnables.

Pour des systèmes de production et de consommation réellement durables, il faut donc nécessairement mieux concilier agronomie et écologie, et structurer de nouvelles filières. Dans divers pays, de nombreuses initiatives paysannes, citoyennes, publiques et privées, tentent de remettre au cœur du commerce, les hommes, leurs territoires et leurs produits au service de la sécurité alimentaire.  De multiples expériences innovantes au Nord comme au Sud impliquent des organisations paysannes, des consommateurs, des entreprises de l’économie sociale et solidaire  et des collectivités locales. AVSF s’inscrit dans ces démarches : l’agroécologie qu’elle défend au Sud, avec ses partenaires, est celle d’une agriculture paysanne de proximité, créatrice d’emplois sur les territoires, protectrice de l’environnement et des paysages, inscrite dans une économie sociale et solidaire, tenant toute sa place dans l’alimentation des villes et des campagnes en produits frais, sains et diversifiés.

Ces nouveaux modèles de production agricole et d’échanges qu’AVSF soutient dans ses projets sur le terrain avec de nombreuses organisations paysannes, sont-ils à même de nourrir villes et campagnes demain au Sud et au Nord, et de sortir de la précarité des millions de familles paysannes aujourd’hui exclues des marchés ? Quelles sont les conditions politiques et institutionnelles requises pour leur extension ?

Ces deux questions ont donc été au coeur des débats de la table-ronde organisée par notre association à l’occasion de l’anniversaire de ses 35 ans à l’Hôtel de Ville de Lyon, dont rendent-compte ces Actes. A cette occasion, AVSF avait réuni pour en débattre plusieurs personnalités et intervenants dont Pascal CANFIN, Ministre délégué en charge du Développement, Dacian CIOLOS, Commissaire Européen à l’agriculture et au développement rural, Françoise REILLER, Eleveuse laitière bio en Isère et ex-Présidente de CORABIO, coordination Rhône-Alpes de l’agriculture biologique, Marc DUFUMIER, Professeur émérite en agriculture comparée et développement agricole à AGROPARISTECH, Sarah METAIS, Coordinatrice d’AVSF en Bolivie, Jean-Luc FRANCOIS, Chef de la division Agriculture, développement rural et biodiversité à l’Agence française de développement, Véronique MOREIRA, Vice-Présidente de la Région Rhône-Alpes déléguée à coopération solidaire et Hubert JULLIEN-LAFERRIERE, Vice-Président du Grand Lyon, Conseiller Municipal, délégué à la Coopération et à la Solidarité internationales.

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