Entre 2008 et 2012, de très nombreux articles de journaux et des reportages télévisés ont parlé d’un phénomène relativement nouveau dans le monde, qui a été qualifié d’« accaparement de terres », traduction du « land grabbing » anglosaxon : de nombreuses entreprises et fonds d’investissements, souvent soutenus par leurs gouvernements, du Nord comme du Sud, obtenaient des concessions, louaient ou achetaient de grandes surfaces de terres agricoles aux quatre coins de la planète, et notamment en Afrique sub-saharienne, pour y développer des projets de production agricole. AVSF, qui travaille au développement de l’agriculture familiale dans différents pays du sud en privilégiant l’agroécologie, en liens avec des communautés paysannes locales, est très interpellée par ce phénomène. Il nous avait semblé important de préciser quelle place jouait la France, à travers les entreprises françaises, dans ce mouvement ; pour cela, nous avions essayé en 2013 de recenser quelles entreprises étaient impliquées dans ce mouvement, et quelle était l’ampleur de l’implication de ces entreprises françaises dans l’agriculture de différents pays tiers. Pour faire ce recensement d’entreprises, nous étions partis de celles qui avaient fait l’objet d’articles de presse ou de communications sur différents sites internet ces dernières années, concernant leur présence dans l’agriculture à l’étranger, et leurs projets d’investissements fonciers agricoles. Et nous avions consulté les sites internet de ces entreprises, ainsi que les articles de presse et communications reproduits sur différents sites.
Notre recensement, paru en Janvier 2014 sous le titre « Les entreprises françaises impliquées dans l’acquisition et la gestion de grands domaines agricoles et plantations à l’international », était probablement loin d’être exhaustif : un certain nombre d’entreprises ne faisaient pas parler d’elles ou n’avaient pas de site internet en propre, et n’y n’étaient donc pas répertoriées ; les données rassemblées étaient donc bien sûr inférieures à la réalité de la présence française dans l’agriculture à l’étranger.
Compte tenu de l’importance de ce mouvement international de grands projets agricoles, et la situation évoluant assez vite, il nous a semblé opportun de réactualiser ce recensement des entreprises françaises en 2020, en utilisant comme en 2013 les informations disponibles sur internet : articles de presse, et sites propres des entreprises avec leurs rapports annuels d’activités. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui n’a pas non plus l’ambition de constituer un recensement exhaustif.