En Haïti, la production de cacao implique entre 20 000 et 30 000 familles de petits producteurs. Le cacao présente 60% du revenu total d’un cacaoculteur. Le cacao est en général cultivé dans des systèmes agroforestiers plurispécifiques en association avec des cultures vivrières, des bois d’œuvres et arbres fruitiers formant ainsi plusieurs strates. Ces systèmes d’agroforesterie organisés autour du cacao jouent aussi un rôle capital en matière de gestion conservatoire de l’eau et des sols et dans la préservation des écosystèmes locaux dans un contexte de vulnérabilité du pays d’un point de vue environnemental.
Aujourd’hui, les rendements d’Haïti sont parmi les plus bas en Amérique Latine (250 kg/ha). Du fait d’une connaissance insuffisante du matériel végétal disponible, la fermentation est difficilement maitrisable. La qualité potentielle du cacao n’est donc pas valorisée en tant que telle sur le marché mondial. Pourtant, le secteur du cacao présente de multiples atouts. Au final, il existe un grand manque à gagner pour les familles rurales et pour l’économie nationale en général. Aussi, l’opportunité de contribuer à la réduction de la vulnérabilité de l’environnement national avec le système agroforestier cacaoyer est peu utilisée.
Le programme d’Innovation Technologique pour l’Agriculture et l’Agroforesterie s’articule autour des actions suivantes :
Initier des recherches participatives pour maximiser la productivité des systèmes cacaoyers par l’utilisation de bons matériels de plantation, la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles.
Promouvoir dans les systèmes cacaoyers des cultures à haute valeur ajoutée et environnementale.
Améliorer les techniques de transformation et de commercialisation des productions issues des systèmes afin d’accéder durablement à des marchés de niche.
Améliorer les conditions sociales et environnementales de l’industrie cacaoyère haïtienne.
Renforcer les compétences nationales en cacaoculture à travers des formations de producteurs, techniciens (potentiels fournisseurs d’intrants et de services), des professionnels et des supervisions des mémoires de recherches (licence, master et doctorants…).
Travailler avec des acteurs nationaux le développement d’un curriculum de formation adapté au contexte national.
Le projet se propose donc de travailler dans trois contextes différents dans les départements du Nord et de la Grand’Anse :
1) Les zones de production de cacao actuelles, en améliorant les fonctionnements des systèmes – réhabilitation.
2) Les zones dégradées, où les systèmes agroforestiers à dominante cacaoyer peuvent aussi contribuer à restaurer la fertilité des sols et à aider à diminuer l’érosion – l’installation des nouvelles parcelles.
3) Les zones de caféicultures qui seront moins aptes pour la production de café pour aider les transitions vers des systèmes de cacao ou des systèmes mixtes.
Des activités de recherche et d’innovation devront être conduites, dans chaque cas l’évaluation des conditions techniques d’application et leurs valeurs ajoutées économiques, environnementales et sociales. Parallèlement, les méthodes participatives pour la prise en compte des besoins des familles paysannes, mais aussi des formations et de vulgarisation devront être réalisées afin de s’assurer de la coconstruction des techniques proposées et de leur adéquation aux besoins et contraintes des familles paysannes, et de l’adoption de ces technologies.
