Il y a quelques mois en Équateur, 35 acteurs-ices de terrain, des équipes d’AVSF et de ses partenaires en Amérique latine, étaient rassemblés à Cayambe, pour un atelier de formation. L’objectif de cette journée était de leur donner les moyens d’animer des sessions de formation sur le diagnostic participatif villageois des pratiques de gestion des ravageurs et de santé animale, sur les risques liés à l’usage des pesticides et produits vétérinaires et la diversité des alternatives agroécologiques pouvant être adoptées.
La formation s’est appuyée sur le guide d’AVSF « L’agroécologie pour sortir des pesticides », et sur les expériences et témoignages des participants-es, avec une alternance de temps de présentation, de travaux de terrain et d’échanges.
Une consommation excessive de pesticides
Une mise en situation de diagnostic participatif a mis en évidence la consommation excessive de pesticides, en particulier dans les exploitations conventionnelles de fruits ou de fleurs coupées sous serre qui ont été visitées. Parmi les produits identifiés, plus d’un tiers sont considérés comme potentiellement CMR (Cancérigène, Mutagène ou Reprotoxique), sans information précise des dangers sur les étiquettes. En effet, la législation équatorienne s’avère très laxiste, avec un étiquetage des produits qui ne respecte pas les normes internationales et de nombreux principes actifs interdits dans l’Union Européenne et dans d’autres pays de la sous-région comme le Mexique, le Costa Rica, etc. Les alternatives agroécologiques existent mais demandent souvent plus de travail sans garantie d’un meilleur revenu, alors que la majorité des jeunes se tournent vers les productions conventionnelles intensives mieux rémunérées comme les fleurs coupées.
Quelle utilisation de produits vétérinaires ?
Concernant les produits vétérinaires, les visites d’élevage, notamment bovin laitier, ont révélé une utilisation fréquente d’antiparasitaires et antibiotiques sans toujours savoir s’ils sont vraiment nécessaires. Avec la présence parmi les participants de membres du Réseau Ibéroaméricain Ethnovétérinaire (RIEV), diverses pratiques ethnovétérinaires et plus largement d’agroécologie appliquées à l’élevage ont été partagées.
La formation a permis d’aborder de manière conjointe, ces problématiques d’usage des pesticides et des produits vétérinaires. Le contenu et le déroulé de la formation s’est avéré très pertinent pour mettre en évidence les interactions et interdépendances entre les différentes santés et sensibiliser à l’approche « Une seule santé » et la démarche globale de transition agroécologique des exploitations où productions végétales et animales sont souvent étroitement associées.