La colère exprimée par les agriculteurs et agriculteurs français en ce début d’année est légitime. Ils et elles témoignent de rémunérations insuffisantes, parfois indécentes. Cette mobilisation reflète un manque de reconnaissance du travail accompli pour produire de quoi nous nourrir tous et toutes.
Si les revendications sont multiples, attention toutefois à ne pas se tromper de combat : comme le rappelle la confédération paysanne, simplifier les règles ou baisser les charges ne doit pas se faire au détriment d’une indispensable évolution, partout dans le monde, vers des agricultures plus respectueuses de la biodiversité, du climat, des sols et de notre santé. Et pour cela, le premier combat reste celui du prix et des revenus décents !
En France, et plus violemment encore dans des pays du Sud, des marchés dérégulés et inéquitables ruinent les agricultures paysannes, pourtant les plus vertueuses. À taille humaine, elles répondent mieux aux exigences sociétales de nourrir une population croissante avec des produits de qualité, protéger la planète et notre santé, maintenir de l’emploi et de la vie dans les territoires ruraux.
L’avenir de l’agriculture et de l’alimentation ne peuvent être la seule préoccupation des paysans-nes !
Nous sommes tous et toutes concernés-es par ce qui se joue actuellement.
– À nous d’exiger et de participer à un nouveau contrat social entre consommateurs-ices, distributeurs, transformateurs et paysans-nes pour une juste rémunération de leur travail, des produits de qualité et des prix accessibles.
– À nous de payer notre nourriture à juste prix et d’exiger des mesures publiques de soutien aux populations à bas revenus pour qu’elles n’aient plus pour seul choix que de manger des produits hyper transformés.
– À nous d’exiger le renoncement à des accords de libre-échange destructeurs pour les agricultures paysannes du monde
– À nous de demander une meilleure répartition des aides publiques pour mieux rétribuer les agricultures les plus vertueuses : bio, agroécologie, commerce équitable, etc.
– Enfin, à nous d’exiger que le modèle vertueux du commerce équitable prôné par AVSF et ses partenaires partout dans le monde ne soit plus une exception, mais la norme.
Il est urgent d’agir pour des modèles agricoles qui rémunèrent correctement les paysans-nes et respectent la planète et notre santé !