En Amérique latine, le manque d’accès aux terres, à des services décents, aux financements ou à des formations adéquates poussent les jeunes ruraux à l’exode, déstabilisant ainsi gravement le tissu social des campagnes. Pour aider les territoires ruraux à mieux répondre aux aspirations de ces jeunes et promouvoir un développement économique local inclusif, équitable et vraiment durable, AVSF a démarré en juin 2020 un appui aux structures de formation de cinq pays d’Amérique Latine : Colombie, Equateur, Pérou, Bolivie et Paraguay.
Mobiliser un large réseau de partenaires
Le projet “ Jeunes ruraux ” vise un double-objectif :
– améliorer l’éducation technique et professionnelle grâce à une offre pédagogique qui réponde aux réalités socio-économiques des territoires et aux réels besoins et envies des jeunes ruraux ;
– insérer ces jeunes ainsi formés dans un tissu et des structures de l’économie sociale et solidaire.
Partant du constat que l’éducation doit être adaptée aux particularités locales, en juin 2020, le projet a mandaté cinq experts nationaux pour dresser dans chaque pays, une analyse des situations rurales et un diagnostic de l’éducation technique et professionnelle existante ainsi que l’analyse des facteurs qui en conditionnent l’accès (filières agricoles porteuses, freins économiques ou culturels, etc.). Ce diagnostic a permis d’identifier un réseau de 45 acteurs (collèges, lycées techniques, universités, réseaux nationaux de formation continue ou diplômante, initiatives d’organisations paysannes) volontaires pour s’impliquer dans le projet, co-construire une réflexion régionale et déjà générer de l’échange d’informations sur la formation disponible.
Une coopération régionale et internationale
En parallèle du vieillissement de la population et des conséquences dramatiques de l’actuelle pandémie de la Covid-19, les diagnostics pointent également la baisse généralisée des budgets nationaux d’éducation technique et professionnelle, le peu de propositions pour valoriser la formation technique et le manque caractérisé de lien entre ces formations et l’emploi.
Pour contribuer à l’avenir des jeunes ruraux par la formation agricole et aux métiers périphériques, un fond de renforcement des dispositifs de formation et des liens de coopération bi et multilatérale entre les 5 pays et la France ont été mis en place. En Equateur, ce fonds de renforcement visera par exemple à soutenir les échanges entre la Mairie de Quito, l’Université centrale de l’Equateur et le ministère de l’agriculture en France pour consolider un baccalauréat technique en agroécologie, et former des professeurs sur certaines compétences-clés. Au Pérou, il permettra de démultiplier la formation de jeunes producteurs grâce à des champs-écoles. Ces expériences se veulent visibles de façon à alimenter le plaidoyer auprès des Ministères nationaux en faveur d’un soutien accru à de tels dispositifs de formation des jeunes ruraux.
Tisser des liens entre jeunes ruraux et décideurs
En février 2021, la constitution d’un réseau Francolatinoaméricain d’échanges et de réflexions dynamisera les échanges intra-régionaux et avec la France.
Une stratégie de plaidoyer est également en cours d’élaboration pour mobiliser des décideurs locaux et nationaux, des leaders de la société civile et des entreprises locales.
Enfin, pour que les besoins des jeunes soient entendus, des concours entre jeunes seront organisés pour qu’ils puissent y exposer leurs propres idées : définir ce qu’est, pour eux, le territoire idéal de demain, pour mieux imaginer et construire les formations qui répondront à leurs aspirations !
Ce projet est soutenu par le Ministère français des affaires étrangères. Il est mis en œuvre en partenariat avec FranceAgrimer et France Volontaires.
