Engagé depuis 2016 par AVSF et Commerce Équitable France, ce programme décliné dans 6 pays porte ses fruits : 75 % des projets ont contribué à améliorer de manière significative le quotidien d’environ 18 000 familles en Afrique de l’Ouest et ont un effet positif considérable sur le plan environnemental.
Égalité des genres et commerce équitable
De récentes études ont démontré la faible inclusion et participation des femmes au sein des coopératives certifiées de commerce équitable ainsi qu’une répartition inégale des bénéfices entre les hommes et les femmes. Pour que le commerce équitable puisse faire avancer l’égalité femmes- hommes, il est nécessaire que des actions fortes et ciblées de changement des normes sociales y soient intégrées.
Ce combat pour l’égalité femmes-hommes est donc une des dimensions phares du projet, que nous allons illustrer à travers deux exemples concrets de projets soutenus, en Côte d’Ivoire et au Ghana.
L’École du leadership pour faire bouger les lignes
Officiellement, les femmes en Côte d’Ivoire ne constituent que 25 % des producteurs de cacao, alors que dans les faits, elles représentent 68 % de la main d’œuvre quotidienne, et ne perçoivent in fine que 15 % des revenus associés.
C’est donc pour faire bouger les lignes et rendre les femmes plus autonomes économiquement dans la filière du cacao durable que l’École du leadership existe.
Grâce à ce programme mis en œuvre par Fairtrade Africa (1), 144 producteurs et productrices ont pu être formés sur des thématiques aussi diverses et variées que le développement personnel, les droits des femmes, les concepts de genre et de masculinité mais également l’économie, la gestion, les techniques de négociation, etc. Parmi les personnes formées, 50 femmes deviendront ambassadrices pour partager à leur tour les enseignements reçus au sein de leur communauté. De plus, un accompagnement personnalisé est prévu pour accompagner les bénéficiaires du projet à créer des activités génératrices de revenus.
Bien que le programme s’adresse majoritairement à des femmes, il est important de souligner que des hommes ont également été formés sur ces questions. Sylvain Kouadio, ancien élève, témoigne de l’apport de cette formation : « En tant qu’homme, je suis maintenant un ambassadeur du genre. Les hommes devraient être plus sensibles aux questions d’émancipation des femmes et ils devraient soutenir les femmes dans leurs actions sur les questions de genre. »
Global Mamas : des éco-emballages à partir d’une plante invasive
Chômage des femmes, pollution plastique, protection de la biodiversité : autant de défis relevés par l’ONG Global Mamas au Ghana en confectionnant des emballages durables à partir de jacinthes d’eau. Il s’agit d’une plante invasive dont la prolifération rapide génère de nombreux problèmes : appauvrissement des plans d’eau en oxygène, destruction de la faune marine, paralysie des barrages hydrauliques et de l’activité de pêche, etc.
Global Mamas résulte du regroupement de 6 femmes entrepreneures qui ont décidé de se réunir pour vendre leurs produits textiles certifiés équitables sous une marque commune afin d’accéder à de nouveaux marchés rémunérateurs. Les activités de Global Mamas permettent donc d’améliorer la situation économique des femmes en proposant des emplois stables avec une rémunération juste et transparente, tout en préservant l’environnement naturel de la région. Le Programme Équité permet à Global Mamas de faire valoir son expertise, de faire connaître ses emballages écologiques et de développer son activité en mettant en application les principes du commerce équitable.
(1) Fairtrade Africa (FTA) est l’organisation faîtière du réseau représentant les producteurs et travailleurs certifiés Fairtrade en Afrique et au Moyen-Orient.
