La faune sauvage, les élevages et les humains sont naturellement des réservoirs d’agents qui, au gré des mutations génétiques de ces organismes, peuvent passer d’une espèce à l’autre. De gravité variable, ces zoonoses ne cesseront de se développer et nous ne saurions nous en prémunir totalement. Fort de ses années d’engagement, AVSF développe des solutions pour contenir l’émergence de ces maladies.
Quoique mieux documentées et davantage médiatisées, les émergences de zoonoses (infection transmise aux humains par les animaux et vice-versa) ne sont pas plus nombreuses. Mais depuis des dizaines d’années, l’évolution de l’activité humaine constitue un facteur majeur d’émergence puis de dissémination des zoonoses. Partout dans le monde, l’augmentation des densités de population humaine et animale crée davantage de promiscuité entre les hommes et les animaux et favorise l’accroissement du risque de transmission et de ses conséquences. Il est donc primordial d’anticiper l’émergence des zoonoses et de se préparer à en limiter les impacts et l’ampleur en jouant sur ce qu’on maîtrise le mieux : les activités humaines.
Depuis plusieurs années, Les professionnels engagés d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) travaillent au Sud sur ces questions, au cœur des problématiques de l’élevage et de l’agriculture. Ils mettent en œuvre des solutions à l’échelle des zones dans lesquelles ils interviennent :
Relocaliser les échanges et sécuriser les marchés : sans proscrire les échanges internationaux de produits agricoles et d’élevage, il est nécessaire que la production alimentaire soit destinée à la consommation locale et régionale, notamment pour renforcer la sécurité alimentaire des États et augmenter leur capacité de résilience en cas de choc sanitaire ou même économique.
Consolider les systèmes de santé publique vétérinaire : plus que jamais l’urgence réside dans une approche intégrée de la santé et dans le décloisonnement des collaborations entre tous les intervenants publics et privés de la santé humaine, de la santé animale, de la gestion de l’environnement et de la production alimentaire.
Développer l’agroécologie : de plus en plus présente, la promotion de l’agroécologie s’impose comme une évidence, tant sur le plan de la production alimentaire mondiale que de la capacité des exploitations paysannes à consolider leur autonomie et pour mieux nous protéger tous des risques sanitaires latents. De la même manière, la promotion de l’élevage paysan est indispensable en lieu et place des élevages concentrationnaires qui présentent des risques accrus de diffusion fulgurante des zoonoses.
Soutenir les agricultures paysannes pour contribuer à la sécurité alimentaire tant au niveau local que mondial : la mise en œuvre de cette sécurité alimentaire, au-delà de son impact positif évident, est aussi un moyen de limiter les nouvelles emprises sur des zones forestières, et les contacts entre la faune sauvage et les humains, tout en dissuadant la consommation de viandes d’animaux sauvages.
Développer ces solutions au Sud n’est pas seulement un acte de solidarité : elles sont en effet les premiers remparts contre les maladies épidémiques qui touchent aussi les pays du Nord.