L’agriculture est l’activité principale du pays et bien que les revenus des exploitations soient faibles, elle permet à des milliers de familles de vivre. L’enjeu est donc d’aider ces familles à augmenter leurs revenus et leur résilience aux aléas climatiques, tout en préservant la biodiversité du pays. Pour cela, les jardins créoles s’avèrent une solution efficace. Outre son impact positif sur l’environnement, ce système traditionnel permet aux producteurs et productrices de ne pas dépendre d’une seule culture et génère des revenus diversifiés, équitables et durables.
Les jardins créoles, quel impact sur la biodiversité ?
Au lieu de couper les arbres dans le but d’utiliser cet espace pour de la monoculture, les paysans tirent parti des arbres existants en les associant à plusieurs types de cultures complémentaires. Plantées sur une même surface, les différentes espèces (arbres primaires, cacaoyers, caféiers, bananiers, igname, manioc…) s’apportent mutuellement des services écosystémiques et permettent d’améliorer les rendements sans intrants chimiques. Par exemple, les grands arbres créent de l’ombre qui permet de limiter l’apport excessif de lumière, et en tombant, leurs feuilles enrichissent le sol de matière organique qui améliore la fertilité. Ces systèmes agro-forestiers préservent ainsi les sols de l’érosion et maintiennent l’équilibre des écosystèmes et la biodiversité.
Schéma : ©Éthiquable
Comment développer ces systèmes agroforestiers ?
Pour revitaliser ces pratiques agroforestières, AVSF recherche avec les paysans de nouvelles pratiques innovantes pour l’entretien des jardins (taille, régénération et enrichissement avec de nouveaux plants, etc.). L’ONG apporte un appui particulier à la production durable et à la commercialisation du café et du cacao, deux produits particulièrement importants dans les économies paysannes et piliers de nombreux jardins créoles. Elle soutient aussi les organisations paysannes en gestion et marketing pour qu’elles accèdent aux marchés rémunérateurs du commerce équitable et du bio.
En 2016, l’ouragan Matthew a détruit un grand nombre de plantations de café et de cacao. C’est dans ce contexte que le projet « Jaden Kreyol » a démarré. Fruit d’une dyna- mique collective avec plusieurs partenaires haïtiens, il vise à rendre les organisations paysannes autonomes dans le développement et la gestion durable de ces systèmes agroforestiers et démontre que préservaton de la biodiversité et réduction de la pauvreté peuvent aller de pair.
Optimisation de la lumière, de la fertilité du sol, maintien de la biodiversité et meilleure rémunération pour les producteurs et productrices : les jardins créoles présentent donc de nombreux avantages !