Le programme Trois Frontières, démarré en 2019, est mis en œuvre par un collectif de 4 ONG du Groupes Initiatives en partenariat avec des ONG organisations agropastorales.
D’abord renforcer les collectivités et les organisations agropastorales
Les 6 Cercles (départements) et 66 communes ciblées par le projet rencontrent depuis 2012 des difficultés de fonctionnement en raison du départ des élus de leur territoire ou de l’impossibilité de percevoir des impôts et taxes. Les agropasteurs voient quant à eux leurs capacités de production et leur sécurité alimentaire menacées : vol d’animaux, destruction de marché et de greniers, réduction des capacités de déplacement.
Dans ce contexte, le projet permet d’apporter des financements aux collectivités afin de réaliser des infrastructures sociales (centre de santé et écoles), des points d’eau, des marchés à bétail, l’aménagement de périmètres irrigués… Les études et travaux sont réalisés par des entreprises de proximité, ce qui permet de soutenir l’économie locale. Ainsi, le projet soutient plus d’une centaine d’organisations agropastorales dans leurs capacités de production et de gestion, sur des filières qu’elles ont identifiées comme prioritaires et porteuses de développement économique : pêche, productions végétales et animales, artisanat.
Au terme des 9 premiers mois du projet, les fonds de crédits rotatifs mis en place ont déjà permis la création de 6 boutiques d’intrants agricoles (semences et engrais organiques) et de 10 magasins d’aliments pour bétail, ainsi que l’accès à des équipements de base grâce à la réhabilitation de 4 puits, la construction d’un parc de vaccination, de hangars et d’une aire d’abattage pour le marché à bétail.
Puis encourager les échanges et le juste partage des ressources
Par ailleurs, l’une des composantes du projet porte sur le dialogue social : par le biais de formations sur la prévention et la gestion de conflits (à l’attention des élus, des organisations agropastorales et des leaders traditionnels) et de rencontres entre les communautés. Là où cela est possible, nous réalisons également des schémas d’aménagement, car de nombreux conflits proviennent de l’accès au foncier et de l’exploitation des ressources naturelles dans un contexte de développement démographique important, ainsi que de la récurrence des aléas associés au changement climatique. La réduction de la pluviométrie sur le nord et le centre du Mali décale en effet les périodes de transhumances et réduit la productivité des cultures.
Pour une meilleure cohésion sociale
L’ensemble de ces activités permet de stabiliser la situation, d’assurer un accès aux services sociaux et de garantir un minimum d’emplois et de production à l’ensemble des communautés. Elle facilite le retour dans leur village des personnes déplacées lorsque la situation sociale et sécuritaire s’apaise. Ce projet entre en synergie avec des actions humanitaires menées par d’autres ONG qui assurent des aides d’urgence quand cela est nécessaire.
Les ONG internationales et leurs partenaires locaux peuvent intervenir sur ces zones du fait de leur impartialité et de la transparence dans leurs actions. Toutefois, certaines communes qui rencontrent une très forte récurrence d’incidents sécuritaires, restent malheureusement toujours inaccessibles à l’ensemble des acteurs.