Le Burkina Faso, après 27 ans de présidence de Blaise Compaoré, est entré dans une nouvelle ère démocratique avec l’organisation fin 2105 d’élections présidentielles et législatives ouvertes, suite à une insurrection citoyenne portée par la jeunesse burkinabè et une année de transition politique assurée par un gouvernement de consensus. D’un point de vue économique, bien que l’activité minière constitue une source croissante de devises et un domaine d’activités en plein essor, le Burkina Faso demeure un pays essentiellement dépendant de l’agriculture. Il est le deuxième producteur africain de coton derrière l’Égypte. L’économie nationale est ainsi fortement dépendante aujourd’hui des cours de l’or et du coton. L’agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe plus de 80 % de la population active. En dehors du coton, il s’agit principalement d’élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgho, de mil, de maïs, d’arachides, de riz.
Le Burkina Faso occupait en 2014, la 181ème place de l’indice de développement humain sur 187 pays répertoriés, avec près de 46% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, environ 40% de la population en situation d’insécurité alimentaire, 42% des habitants avec un accès limité à l’eau potable, une espérance de vie estimée à 45,7 ans, et un taux d’alphabétisation des adultes se situant à 27% et tombant à 13% pour les femmes. L’amélioration de la sécurité alimentaire des populations paysannes et urbaines et l’insertion des jeunes et des femmes sont donc des enjeux primordiaux.
AVSF (à l’époque, VSF) a coopéré au Burkina Faso durant les années 90’s, principalement en appui aux activités d’élevage : pastoralisme dans la région du Nord, et petit élevage en appui à la Région des Hauts-Bassins. Sa coopération permanente s’est interrompue entre 2003 et 2014, avec le seul maintien de missions courtes-durées dans le cadre de projets multipays, principalement en appui au pastoralisme. Depuis 2015, le Burkina Faso constitue l’un des pays prioritaires d’AVSF pour le développement de sa coopération en Afrique de l’Ouest. Le projet « Innovations technologique et organisationnelle pour un accès facilité à la petite mécanisation et aux semences paysannes en soutien aux transitions agroécologiques au Burkina Faso » soutenu par l’AFD, est en cours depuis 2017, en partenariat avec l’Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie – ARFA et l’Université de Fada N’gourma. Deux projets multi pays (EQUITE et PATAE) basés en RCI et au Togo, permettent de mener des activités complémentaires au Burkina Faso, respectivement d’appui à des coopératives certifiées en commerce équitable, et d’appui à la maîtrise d’ouvrage par la CEDEAO d’activités d’appui à la transition agroécologique (financement de projets de terrain, échanges entre acteurs, capitalisation et concertation en vue d’élaborer des politiques publiques favorables à la transition agroécologique).
Une veille proactive est assurée afin d’obtenir des financements additionnels pour développer la coopération d’AVSF. Les conditions sécuritaires se sont fortement dégradées depuis 2016, et font l’objet d’une grande attention.
Identification des bénéficiaires du programme dans ce pays
Dans un premier temps, les bénéficiaires directs ont été les leaders et les dirigeants des coopératives de transformation et commercialisation certifiées « commerce équitable », ainsi que le réseau national des organisations de producteurs certifiées « équitables », accompagnés dans le cadre du programme Equité (Programme d’appui au développement du commerce équitable en Afrique de l’ouest). Les bénéficiaires directs ou indirects ont été également les familles paysannes membres de ces organisations. Leurs rendements, les revenus, les compétences ou l’accès aux services (achat-vente groupée, assistance technique et formation, crédit, soins vétérinaires, transformation de produits etc.) se sont améliorés au cours du programme. Ils ont été aussi les près de 450 bénéficiaires directs du projet innovant co-exécuté avec ARFA, et les près de 500 bénéficiaires indirects pouvant bénéficier de l’accès aux équipements via les CUMA mises en place dans les villages concernés.