Au Ghana, l’agriculture occupe depuis longtemps une place importante dans l’économie nationale. En 2014, le secteur primaire représentait à lui seul 45 % des emplois du pays et le poids de l’agriculture dans le PIB était estimé à 22 %. Près de la moitié de la population ghanéenne (dont le total s’élevait à plus de 27 millions d’habitants en 2014) vit en milieu rural. Si 28% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté, c’est dans les régions rurales que vit 70 % des pauvres du pays.
L’activité agricole est menée par de petites exploitations familiales (90 % des fermes ont une superficie inférieure à 2 hectares). Les cultures vivrières sont principalement constituées de tubercules (manioc, igname, taro) et de céréales (maïs, riz, sorgho). L’élevage (tout particulièrement des ruminants) est également une composante majeure de l’agriculture et contribue à répondre aux besoins alimentaires, fournissant en outre de la force de traction, du fumier pour maintenir la fertilité des sols et des revenus monétaires, en particulier pour les producteurs du nord du pays. Pour autant le Ghana n’est pas totalement autosuffisant sur le plan alimentaire puisque des produits de base de l’alimentation (riz, poisson, poulet) connaissent des déficits commerciaux importants. C’est pourquoi, pour subvenir à leurs besoins, les paysans en plus de ces cultures vivrières exploitent des cultures dites « de rente » en premier lieu le cacao, le palmier à l’huile et l’hévéa. La principale difficulté qui se pose alors pour ces paysans et leurs coopératives est d’accéder à des marchés rémunérateurs proposant des prix leur permettant de couvrir leurs coûts de production.
Ainsi, le Ghana est le deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire avec une production moyenne qui dépasse le million de tonnes sur les cinq dernières années. Des dizaines de milliers de petits planteurs assurent la production qui est ensuite achetée par l’Etat -via le Ghana Cocoa Board- à un prix fixé annuellement. Le Cocoa Board lève chaque année des capitaux sur les marchés internationaux afin de financer la campagne d’achat.
L’Etat a adopté une politique agricole volontariste pour encourager le développement du secteur. Aussi, le Ghana Shared Growth and Development Agenda (GSGDA II) 2014-2017 fait de l’agriculture un des secteurs pivots du développement de l’économie ghanéenne. Le pays cherche notamment à développer l’installation d’infrastructures de transformation sur le territoire. Pour le cacao, le gouvernement a annoncé sa volonté d’arriver à transformer localement 50% de la production, contre 30% actuellement.
Nouveau pays de coopération depuis 2016, l’intervention d’AVSF au Ghana a débuté par la mise en œuvre du programme sous-régional EQUITE (dont le champ d’action couvre également la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Mali et le Togo) dont les objectifs sont :
- 1. Appuyer la structuration des organisations de producteurs et des filières dans lesquelles elles interviennent, par le développement du commerce équitable;
- 2. Tester le potentiel de développement de filières équitables Sud-Sud ;
- 3. Renforcer le rôle des organisations de producteurs dans la gouvernance des labels internationaux de commerce équitable;
- 4. Améliorer la lisibilité du commerce équitable comme outil de développement durable et en particulier la préservation de la biodiversité.