Le cacao du Golfe de Guinée représente près de 60 % de la production mondiale et constitue l’une des principales cultures de rente, source de devises pour les pays et de revenus pour les familles paysannes. L’aval de la filière est généralement contrôlé par des multinationales, et les prix et volumes régulés par les états, rendant l’accès au marché difficile pour les producteurs-ices. Les acheteurs de cacao dans cette zone en valorisent très peu les qualités, cherchant plutôt de gros volumes à bas prix. Au Togo, la production de cacao est modeste (30 000T/an), comparée à celle de ses voisins ghanéens et ivoiriens. Afin de valoriser son cacao, le Togo se doit donc de miser sur la qualité de ses fèves.
Les producteurs-ices de cacao de l’Akébou (Sud-Ouest du Togo) ont un système de production agroforestier combinant à la fois des cultures de rente (café et cacao) et des cultures vivrières, principalement le manioc, le maïs, et la banane, mais aussi l’arachide, le haricot (niébé), le riz et l’igname.
Appui global à la production d’un cacao de qualité
Au Togo, AVSF appuie depuis 2010 l’organisation de producteurs-ices Atsemawoe, qui compte près de 1000 producteurs-ices, dans le cadre d’un projet visant l’amélioration de la production, la mise en place des certifications biologique et équitable, la gestion de la qualité des fèves, le renforcement organisationnel et le positionnement commercial de la coopérative sur des marchés de niche plus rémunérateurs.
Depuis 2015, cet appui est renforcé par un travail sur la qualité de la transformation des fèves après récolte (fermentation et séchage du cacao centralisés), la régénération des parcelles et l’optimisation des systèmes agroforestiers, et se diversifie à d’autres activités économiques vouées à sécuriser les revenus paysans, notamment le petit élevage et des activités spécifiquement menées par les femmes comme la transformation du manioc.
AVSF accompagne Atsemawoe dans la mise en place d’un système de gestion de la qualité du cacao inédit en Afrique de l’Ouest : la collecte des fèves fraîches de cacao au niveau des groupements de producteurs-ices pour mener ensuite la fermentation et le séchage dans des unités centralisées, gérées par les producteurs. Ce dispositif permet une meilleure harmonisation de la qualité des fèves sèches, et permet la commercialisation d’un produit semi-transformé, mieux valorisé que le produit brut.
Renforcer les organisations de producteurs-ices
Afin de garantir la pérennité des activités d’Atsemawoe, le renforcement des compétences de gestion et gouvernance de l’organisation est primordial, ainsi que le respect des normes de production biologique par la mise en place d’un système de contrôle interne. Le diagnostic de ces compétences, puis la mise en œuvre d’un plan de formation et d’un programme de renforcement organisationnel, et leurs suivis, sont des activités centrales du projet.
Identifier les marchés porteurs
AVSF accompagne aussi Atsemawoe dans la mise en place de partenariats commerciaux durables avec des entreprises intéressées par un cacao certifié bio et équitable, présentant une qualité supérieure à celle du cacao produit dans la région grâce à la variété Amelonado, un système de production agroforestier exceptionnel et une transformation optimisée. Ainsi, en 2018 et 2019, la coopérative a pu commercialiser son cacao bio et équitable sur le marché européen.