En Haïti, 80% de la production agricole repose sur l’agriculture familiale paysanne, laquelle joue un rôle fondamental du point de vue économique et social pour une grande partie de la population. Cette agriculture familiale est cependant fortement marginalisée dans la politique agraire du pays, principalement dictée par les intérêts économiques de quelques acteurs d’une agriculture de type industrielle.
Les exploitations familiales, avec leurs regroupements en organisations voire en faîtières, n’arrivent pas à défendre leurs intérêts pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer les revenus des acteurs. Les femmes, par ailleurs, sont particulièrement sous-représentées dans ces regroupements et dans les niveaux décisionnels.
Ce programme a pour but d’accompagner les organisations paysannes dans le renforcement de leur gouvernance interne et dans leur plaidoyer face aux décideurs politiques et économiques, tout en appuyant le développement de mécanismes de concertation avec les prestataires de services privés et publics.
Dans sa première phase de 4 ans (juillet 2018 – juin 2022), le Programme se donne l’objectif de contribuer au renforcement des capacités des acteurs des communes de Roseau, Beaumont (département de Grande Anse), Port a Piment et Les Anglais (département Sud) notamment des organisations paysannes, afin qu’elles soient capables de porter des propositions pour le développement d’une agriculture familiale paysanne performante.
Le programme cherche ainsi à obtenir des dynamiques de changement durables sur ses quatre composantes d’intervention :
Renforcement et mise en réseau des organisations paysannes : les exploitants membres des organisations paysannes ont accès à des services agricoles adaptés et durables et à une meilleure protection de leurs droits et intérêts ;
Soutien aux innovations agricoles : les exploitants membres des organisations paysannes s’approprient et utilisent les innovations adaptées diffusées dans le milieu ;
Concertation et dialogue politique : les besoins des femmes et des hommes des exploitations agricoles familiales sont mieux pris en compte dans les politiques publiques, les programmes et les services agricoles ;
Promotion de l’égalité de genre : des changements de comportements des hommes et des femmes des organisations paysannes et le renforcement des femmes dans leur autonomie et la connaissance de leurs droits et intérêts, contribuent à la participation active des femmes dans la gouvernance agricole.