Agroécologie, une transition vers des modes de vie et de développement viables … Paroles d’acteurs
L’agroécologie suscite de plus en plus d’intérêt. A travers une analyse scientifique rigoureuse et des exemples probants, cette publication apporte les réponses aux questions que se posent de nombreux acteurs de l’agriculture et de la solidarité internationale sur ce modèle agricole.
Le Groupe de Travail Désertification (GTD) est un réseau français d’acteurs de solidarité internationale mobilisés dans le domaine de la lutte contre la désertification. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières en est membre aux côtés d’autres organisations comme SOS Sahel, Enda ou encore La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme. Cette publication a été conçue dans le cadre de la décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification.
En publiant « Agroécologie, une transition vers des modes de vie et de développement viables – Paroles d’acteurs », l‘intention du réseau est de faire apparaître l’agroécologie telle qu’elle est pratiquée et vécue par ceux qui l’ont adoptée, tout en y apportant leur analyse. La première partie des informations est basée sur les connaissances des principaux auteurs et des recherches bibliographiques sur l’agroécologie. La deuxième partie est constituée de témoignages directs des professionnels en agriculture écologique.
L’agroécologie : nourrir le présent et préserver l’avenir
L’agriculture mondiale est confrontée à un défi insurmontable : fournir suffisamment de nourriture à l’ensemble des êtres humains, quelles que soient leur situation économique et leur localisation. Un défi non relevé puisqu’un milliard de personnes souffrent toujours de la faim en 2012. Or, et c’est difficile à croire, une majorité des affamés, de l’ordre de 75%, est composée de producteurs de denrées alimentaires qui, pour différentes raisons n’accèdent pas à la nourriture. De plus, les changements climatiques et la dégradation des terres impactent les semences et nécessitent une adaptation des producteurs.
Dans ce contexte, l’agroécologie suscite de plus en plus d’intérêt. Cette approche écosystémique du développement agricole s’inspire des techniques traditionnelles des paysans pour en tirer des connaissances scientifiques modernes. Elle peut être considérée comme un système résilient face aux crises, qu’elles soient d’ordre climatique (sécheresse), économique (variation brutale des prix, fermeture des marchés) ou politique (décisions défavorables de politique agricole). Dans ce sens, elle offre une voie pertinente pour le développement, car elle recherche des avantages comparatifs sur tous les aspects afin de reconstruire en permanence l’équilibre menacé.
En marge du Sommet de la Terre de Rio+20 en juin 2012, les débats ont été caractérisés par de très nombreux témoignages portant sur l’agroécologie. Le texte final mentionne l’agriculture durable à au moins quatre reprises. Le communiqué final d’ARDD48 (Agriculture and rural developement day) tenu le 18 juin à Rio de Janeiro affirme également « l’agriculture durable doit être au centre de l’économie verte ». Toutes ces données démontrent un net changement de trajectoire concernant les modèles agricoles.
Agroécologie, paroles d’acteurs
Dans la deuxième partie, la publication revient sur des expériences réussies d’agroécologie notamment au Niger, dans le Nordeste Brésilien ou encore au Sénégal. Au travers de dix fiches explicatives, on apprend ainsi qu’au Brésil l’agroécologie a été utilisée pour la production de divers arbres fruitiers, de cultures maraîchères et pour la production de miel. Sur le plan écologique, ce choix d’agriculture a permis autant d’utiliser que de conserver la biodiversité locale, tout en revalorisant les savoir-faire paysans. D’un point de vue économique et social, l’agroécologie a permis de réduire la dépendance vis à vis des intrants externes, comme les pesticides et de rapprocher producteurs et consommateurs par la création d’un système de paniers hebdomadaires.
Enfin, dans une troisième partie, la publication fait l’analyse des nombreux avantages de l’agroécologie, comme la valorisation des savoir-faire locaux, la préservation des ressources naturelles ou encore la bonne gestion de l’espace. Cette partie met également en avant les conditions nécessaires au développement de l’agroécologie. Pour être viable, un projet d’agroécologie doit ainsi s’inscrire dans une trajectoire et une vision globale des enjeux du territoire ou encore engager les politiques publiques.
A travers une analyse scientifique rigoureuse appuyée sur des exemples probants, la publication « Agroécologie, une transition vers des modes de vie et de développement viables – Paroles d’acteurs » constitue une proposition de réponses aux questions que se posent de nombreux acteurs de l’agriculture et de la solidarité internationale sur l’agroécologie.