Dans cette capitalisation transversale, trois dispositifs d’appui aux transitions agroécologiques mis en œuvre et expérimentés par AVSF à Madagascar, au Togo et au Honduras ont été mis en parallèle afin d’en dégager des apprentissages pour leur amélioration. L’analyse croisée de ces expériences met en évidence que pour améliorer l’efficacité, la pertinence et l’efficience des dispositifs d’appui aux transitions agroécologiques il est important de mieux connaitre et prendre en compte les dimensions sociales en jeu dans les processus de changements de pratiques.
Les activités, outils et démarches à mettre en place, doivent être raisonnés en fonction de leur utilité au regard des processus collectifs propres aux paysan·ne·s de recherche de solution aux problèmes tels qu’ils se les posent. En particulier, ressort l’importance d’articuler les actions d’accompagnement au changement de pratiques proprement dites avec des actions et stratégies destinées à agir sur des contraintes à leur adoption.
Ces dispositifs d’appui au changement de pratiques doivent être raisonnées en fonction des effets qu’ils produisent sur l’intensité (fréquence des dialogues et quantité de personnes qui y participent) et la qualité (objets de débat, diversité d’idées et d’expériences mises à contribution, pour résoudre un problème déterminé) des dialogues au sein des groupes sociaux locaux, lesquels sont identifiés comme facteurs déterminants des processus de changement.
Il apparaît aussi nécessaire de réviser le rôle et la posture des agents de développement en charge de ces dispositifs (de “diffuseurs de techniques” à “accompagnateurs de processus de changement”), de les doter de moyens d’analyse (issus des sciences sociales) et d’outils méthodologiques d’aide à la réflexion.