Aviculture villageoise et santé animale de proximité au Togo

Auteur(s) : sous la direction de

Année : 2016

Les fiches d’expériences innovantes d’AVSF : Aviculture villageoise et santé animale de proximité au Togo

Une évaluation ex-post, après plus de vingt ans de coopération

AVSF intervient au Togo depuis 1988. Pendant près de 20 ans, sa coopération a été centrée sur l’appui au petit élevage et plus particulièrement à l’aviculture familiale, avec la formation de 1400 auxiliaires villageois d’élevage (AVE) en 20 ans (dont 800 étaient encore actifs à fin 2012) et la diffusion d’un modèle de poulailler traditionnel amélioré (PTA) à base de matériaux locaux et la construction de plus de 3800 de ces poulaillers. Durant presque dix années, AVSF a accompagné l’ICAT (Institut public de Conseil et d’Appui Technique) dans des actions de formation et recyclage d’AVE et d’intensification de la production avicole, notamment par la poursuite des constructions des poulaillers traditionnels améliorés. Fruit du travail d’AVSF et de son partenaire l’ICAT, la fonction des AVE a été reconnue officiellement et encadrée par un arrêté ministériel en 2004, gage de reconnaissance par l’Etat togolais  de ce maillon des services vétérinaires de proximité.

En 2015, AVSF a organisé une mission pour évaluer ex-post l’impact technique, économique et social des actions d’appui au petit élevage, démarrés au Togo il y a 20 ans par AVSF, et étudier la viabilité et les effets du changement d’échelle induits par le projet PASA. Les principaux résultats ont montré une évolution au fil du temps des AVE : âgés de 32 à 60 ans, plus de 50% des AVE formés depuis plus de 10 ans sont toujours en activité. L’activité sanitaire des AVE actifs (mesurée indirectement par le nombre de flacons de 100 doses de vaccin contre la maladie de Newcastle, utilisés par an) est variable, mais le revenu tiré de cette activité représente en moyenne 4% du revenu total de la famille de l’AVE. Certains AVE, les plus anciennement formés, parviennent à utiliser une centaine de flacons par an : ils deviennent alors des opérateurs très efficaces avec des moyens supérieurs aux autres (mobilité) et dans une relation privilégiée avec les vétérinaires privés. Pour ces personnes l’activité d’AVE est devenue un réel métier.

Menée en parallèle de la formation des AVE, la construction et l’adoption des PTA ont permis d’importants progrès zootechniques et économiques, notamment une compartimentation des élevages selon des lots d’âge permettant un meilleur contrôle d’une alimentation différentielle et de la santé des animaux, une réduction des pertes par divagation et enfin une augmentation des revenus familiaux.

Finalement, l’évaluation a permis de souligner l’intérêt de l’exemple du Togo en Afrique subsaharienne : la reconnaissance institutionnelle et sociale du rôle de l’AVE, à laquelle AVSF a fortement contribué, a permis globalement d’obtenir des résultats encourageants avec une sécurisation en cours de l’aviculture villageoise, des aviculteurs mieux formés et une mortalité des volailles qui a fortement diminué par rapport au passé, selon les éleveurs.

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