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Pouvoir paysan et droits fonciers en Bolivie

Auteur(s) : sous la direction de

Année : 2014

Pouvoir paysan et droits fonciers en Bolivie

Le PRADEM, projet d’appui à la démocratie locale et à la sécurité alimentaire à Tomina, a été mis en œuvre par CICDA (devenu aujourd’hui AVSF) dans la province de Sucre, au cours d’une période globale de 13 ans (de 1987 à 2001). Quand l’équipe du CICDA arrive en 1987 à Tomina dans le département de Chuquisaca en Bolivie, elle comprend les attentes des responsables du syndicat agricole en devenir et d’une coopérative locale : se former et s’organiser pour recouvrer leurs droits sur la terre des ancêtres et sortir de l’extrême pauvreté. En effet, seulement 2% des agriculteurs possèdent un titre de propriété à cette époque ; 80 % des familles disposent, le plus souvent en métayage, de moins de 4 has, pas tous cultivables et les 20% restantes n’ont pas de terre. Les grands propriétaires fonciers (patrones) imposent des travaux non rémunérés aux paysans sans terre ou à certains petits agriculteurs.

Une évaluation d’impact ex post réalisée 12 ans après la finalisation de ce projet montre l’appropriation des innovations techniques et organisationnelles par les paysans concernés. Rencontrés 25 ans après, les paysans acteurs-bénéficiaires considèrent que le plus important pour eux fut la formation organisée par CICDA, bien adaptée à la situation et à leurs besoins grâce à un diagnostic systémique initial, et qu’elle leur a permis de s’organiser pour faire valoir leurs droits et améliorer la production agro-sylvo-pastorale. Plus encore, le renforcement du syndicat agricole et de la coopérative grâce à la formation de leurs membres, a conduit à l’élection d’un paysan comme maire en 1995 et à l’expulsion en 1996 des producteurs de charbon de bois sur des terres usurpées. La destruction des fours à charbon de bois constitue depuis lors un acte fondateur pour la cohésion des communautés et la réappropriation de leurs droits ancestraux sur des terres surexploitées.

L’évaluation souligne combien a été déterminant le fait de comprendre les racines historiques et culturelles de l’organisation sociale des communautés de Tomina  et faire en sorte que les acteurs-bénéficiaires les valorisent et les revendiquent. La proposition de réalisations concrètes, innovantes ou non, a permis de renforcer cette confiance en se gardant de céder à la multiplication des expérimentations et ouvrages construits sans la maturation et la participation active des partenaires-bénéficiaires. Dans un contexte défavorable aux déshérités, la formation de ceux-ci à l’exercice de responsabilités et à la gestion de projets a finalement permis le développement durable de la communauté et l’amélioration de sa sécurité alimentaire.

Le niveau nutritionnel et l’état sanitaire des habitants de la commune de Tomina se sont améliorés (grâce à l’accès à l’eau potable et irriguée, l’augmentation des rendements agricoles, la diversification des cultures, à l’amélioration de l’élevage caprin et bovin – lait, fromage, viande – grâce à une bonne gestion des ressources fourragères. L’écart entre “riches” et pauvres s’est réduit même si subsistent des familles en difficulté. Le nombre d’habitants a augmenté depuis 1992 contrairement à un exode marqué dans les communes limitrophes.

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