Les grands investissements fonciers au niveau international
Depuis quatre ans, et particulièrement depuis 2008, on assiste à une forte accélération des investissements fonciers agricoles internationaux dans le monde, confirmée par les premières études de la FAO et de la Banque mondiale. En 2009, Paul Mathieu (FAO) estime que les transactions portaient déjà sur 20 à 30 millions d’hectares, soit 1% des terres potentiellement disponibles. L’envolée des cours des céréales (multipliés par deux en 2007-2008), puis la crise économique mondiale de 2008, expliquent en bonne partie cette récente accélération du phénomène.
Ce sont les ONG, notamment Grain, relayées par la presse de nombreux pays, qui ont les premières alerté l’opinion publique sur ce mouvement. De très nombreux pays sont concernés, que ce soit comme investisseurs (publics et privés) ou comme États hôtes des investissements. Parmi les principaux investisseurs, se trouvent les pays pétroliers du Golfe persique et la Lybie, divers pays d’Asie de l’Est (Chine, Inde, Corée du Sud, Vietnam, Japon) et des capitaux privés de divers pays de l’OCDE. Les pays d’accueil des investissements sont surtout de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, mais aussi des pays d’Amérique latine (Brésil, Argentine), de l’ex-URSS (Russie, Ukraine, Roumanie), et d’Asie (Cambodge, Laos, Indonésie, Philippines, Pakistan).
Cet article a été rédigé en décembre 2009 par Yves Roger-Machart, agronome INA Paris-Grignon, ancien ingénieur INRA et actuellement membre de la Délégation régionale d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières en Bretagne. Il dresse un état des lieux de ce phénomène. Cet article a fait l’objet d’une première publication dans la revue « POUR » de décembre 2009.