Lutte contre l’érosion et cartographie participative en Haïti

Auteur(s) : sous la direction de

Année : 2010

Lutte contre l’érosion en Haïti

L’intégration des familles paysannes haïtiennes dans la lutte antiérosive à travers la cartographie participative

Cet article présente une expérience de lutte antiérosive intégrée dans le Sud-Est d’Haïti, issue d’un projet d’aménagement de bassin versant (Fond Melon) financé de 2007 à 2010 par la Commission Européenne, le Ministère des Affaires Etrangères françaises, la ville de Paris et l’entreprise MBP. Les origines biogéographiques, économiques et sociales de l’érosion sont explicitées. La cartographie participative est posée comme modèle pouvant faciliter la réussite de la Gestion Conservatoire de l’Eau de la Biomasse et de la Fertilité des Sols dans la zone face aux échecs courants des projets de lutte antiérosive.

Les caractéristiques agroécologiques du milieu sont présentées, distinguant les zones dégradées et celles favorables à l’agriculture. Les familles paysannes utilisent déjà des pratiques de conservation des sols et de gestion de l’eau et de la biomasse, mais elles restent insuffisantes. Une maquette en 3 dimensions de la zone est construite dans la communauté. Elle permet de créer un espace de dialogue avec la population locale pour une utilisation plus rationnelle des terres. Elle présente les services de base à la population dans la zone ainsi que les ressources disponibles, l’usage actuel et l’état de fertilité / dégradation des terres. Des séances d’animation sont organisées autour de cette maquette pour dynamiser les réflexions de la population quant à son territoire. Des consensus se dégagent pour la mise en œuvre des structures antiérosives et des propositions globales pour le développement et l’aménagement de la zone sont faîtes. Les résultats sont prometteurs pour le traitement des ravines et pour la création de lots boisés mais l’implantation des structures antiérosives dans les parcelles agricoles reste difficile. Les pratiques de fertilisation sont encourageantes mais insuffisantes.

Finalement, les paysans deviennent acteurs de la réflexion concernant la lutte antiérosive et les techniques sont mieux comprises, choisies et maîtrisées. Le modèle présenté peut être reproduit, mais le développement d’un contexte socioéconomique plus favorable est aussi indispensable comme la diminution de la pression démographique et l’utilisation d’énergies alternatives au charbon de bois

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