Pastoralisme et climat en Afrique
Organisé dans le cadre de la coopération décentralisée entre la région Rhône-Alpes et les régions de Matam et de Saint-Louis, cet atelier a été mis en oeuvre par Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières avec l’appui de la région Rhône-Alpes, de l’AFD et de l’ONG OXFAM GB. Il a réuni plus de quatre-vingt-dix participants représentant les organisations d’éleveurs (du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest), les pouvoirs publics sénégalais, les régions sénégalaises du Ferlo, les acteurs de la Recherche et les bailleurs de fonds (AFD, MAEE), ainsi que des organisations internationales (PNUD et UEMOA). Des organisations Paysannes et ONG des pays voisins (Mali, Niger et Mauritanie) ont également été conviées aux débats.
Les mouvements de bétail en Afrique de l’Ouest ont lieu sur toute la bande soudano saharienne. Ils répondent à des contraintes environnementales locales (régime des pluies et disponible en pâturages), à la nécessité de mettre en marché le bétail vers les zones urbaines ou côtières et plus conjoncturellement à des crises climatiques ou sanitaires. L’élevage de ruminants contribue à hauteur de 10 à 15 % du PIB des pays sahéliens et occupe près d’un quart de la population au titre de leur revenu principal ou d’un complément de revenu annexe. Le mode de production pastoral concerne plus du tiers de l’élevage bovin et la moitié de l’élevage des petits ruminants en Afrique de l’Ouest, pour plus de 50% de la production totale de viande et de lait dans la zone. La filière bovin viande est une des 5 priorités de la politique agricole de l’UEMOA (PAU) et la transhumance est un des thèmes prioritaires de la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP). Au Sénégal, comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, dans un contexte socio-économique et politique ouest africain caractérisé par la hausse des produits alimentaires et l’accroissement des besoins en protéines animales (croissance démographique de 2 à 3 % par an en zone rurale et supérieure à 4 % par an en zone urbaine), le développement maîtrisé du pastoralisme représente un véritable enjeu de sécurité alimentaire, de croissance économique durable, d’aménagement des zones pastorales et de paix sociale.
Cet atelier visait donc à susciter un échange entre les acteurs de la zone Ferlo sur le rôle structurant du pastoralisme dans les pays sahéliens, et plus particulièrement dans le développement du Ferlo, et sur les relations entre élevage pastoral et changement climatique. Il a facilité l’identification d’actions visant à l’aménagement de la zone sylvo-pastorale et à lever des contraintes lourdes qui pèsent sur cette activité, en particulier :
- Un accès réduit des éleveurs aux ressources naturelles (eau et pâturages)
- Un accès au marché souvent contraignant
- La difficulté de financer et entretenir des infrastructures pastorales.
Finalement, cet atelier a permis de mettre en avant l’importance de l’élevage en matière d’atténuation, mais également et surtout d’adaptation au changement climatique (CC)