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Semer la coexistence

Des clôtures biologiques pour une meilleure cohabitation de l’homme et de l’éléphant au sein des communautés bordant le parc national de Kafue en Zambie

Auteur(s) : sous la direction de

Année : 2024

Domaine(s) d'expertise :

Partenaires : Association Melindika

Le parc national de Kafue, troisième plus grand parc d’Afrique, détient la deuxième plus grande population d’éléphants de Zambie. Les éléphants sont des méga-herbivores dont la survie dépend de migrations régulières sur de longues distances à la recherche de partenaires sociaux et reproductifs ainsi que de nourriture et d’eau – jusqu’à 150 kg de fourrage et 190 L d’eau par jour.

A la bordure Sud Est du parc, 6 000 personnes vivent au sein de la chefferie de Musungwa sur une surface d’environ 200 km2. A l’instar du pays, cette région connaît une croissance démographique élevée (2,9 % par an de moyenne nationale). Cette expansion humaine et agricole a pour effet une perte de l’habitat de l’éléphant, une dégradation du fourrage et une réduction de la connectivité du paysage par rapport à leur aire de répartition historique. A mesure que leurs habitats se réduisent, les éléphants sont progressivement en contact plus étroit avec l’Homme, ce qui entraîne des conflits plus fréquents et plus sévères pour l’espace et les ressources en bordure du parc.

En bordure de Kafue, le principal conflit est agricole et se produit lorsque les éléphants se nourrissent des cultures alors qu’ils sont en quête de nourriture pour satisfaire leurs importants besoins caloriques. Entre 2011 et 2015, 564 rapports de dommages aux cultures causés par les éléphants ont été enregistrés par le Département des Parcs Nationaux et de la Faune Sauvage (DNPW) dans les chefferies de Musungwa et Shezongo. Les éléphants consomment, détruisent, piétinent et déracinent le maïs (principalement), les citrouilles, les cultures maraîchères de bord de rivière (tomates et choux) et les arbres fruitiers des communautés (mangues et noix de coco).

La plupart des familles paysannes pratique une agriculture de subsistance et dépendante de la saison des pluies. Le comportement des éléphants en matière de pillage varie selon les saisons mais la période la plus sévère se situe souvent au moment du pic de maturation du maïs, juste avant la période de récolte. En une nuit, un groupe d’éléphants (en moyenne 9) peut détruire totalement un champ et menacer la sécurité économique et alimentaire d’une famille pour l’année entière. La pauvreté réduit la capacité des ménages à faire face et à s’adapter aux pertes de récoltes causées par les éléphants ce qui engendre de l’animosité et de l’intolérance envers les pachydermes. Chaque année, entre un et trois éléphants -classés vulnérables sur la liste rouge de l’IUCN des espèces menacées- sont tués en représailles des pillages au sein de la chefferie.

Melindika, une association française de solidarité internationale, s’est engagée depuis 2016 dans l’amélioration des conditions socio-économiques des habitants de la Chefferie de Musungwa. Face aux impacts du conflit entre les Hommes et les éléphants (CHE) sur les populations locales, Melindika et AVSF se sont mobilisées pour explorer des solutions agronomiques et territoriales afin d’atténuer ce conflit. Le projet “Semeur de coexistence” a pour vocation de tester en conditions de CHE un modèle d’organisation territoriale agricole et écologique permettant de concilier la légitimité des peuples à vivre de leurs terres ancestrales agricoles et le droit des éléphants à migrer à la recherche de nourriture.

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Projet Semeur de coexistence : pour une meilleure cohabitation des populations et des éléphants permettant de concilier la légitimité des familles paysannes à vivre de leurs terres et la protection des éléphants à la recherche de nourriture

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