Le partage de données météorologiques ainsi que le développement de systèmes d’alerte précoce (SAP) ne sont pas des outils nouveaux pour réduire les risques de catastrophes. L’importance de ces outils est mise en avant dans plusieurs cadres internationaux notamment dans la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement (1992) puis dans la Stratégie de Yokohama sur la prévention des catastrophes naturelles (1994), le Cadre d’action de Hyōgo sur la réduction des risques de catastrophes (2005) et plus récemment dans le nouveau Cadre de Sendai. Un des sept objectifs de ce dernier prévoit ainsi d’augmenter substantiellement la disponibilité et l’accès à des SAP multi-aléas sur la période 2015-2030.
Cependant, même si des progrès ont été faits ces dernières années, « les zones urbaines se transforment en mégapoles, les populations se massent dans des zones à risques comme les plaines inondables, et le changement climatique accroît la fréquence et l’intensité de divers phénomènes météorologiques extrêmes; les vies humaines et les ressources socio‑économiques sont donc plus menacées que jamais ». Le 5e rapport du GIEC2 et le rapport Turn Down the Heat de la Banque Mondiale3, entre autres, exposent sans failles les impacts des changements climatiques sur les conditions de vies de populations.
La variabilité accrue des régimes de précipitations et de températures, la hausse de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, mais aussi l’incertitude spatiale et temporelle des prévisions météorologiques sont des défis majeurs pour les populations les plus à risques et dépendantes des ressources naturelles.
Dans ce contexte, la mise en place de SAP et la disponibilité d’une information climatique de qualité accessible à tous, accompagnée de mesures pour guider la prise de décisions, dans toutes les régions du monde, en particulier les plus pauvres et vulnérables, constituent une clé pour la résilience à long terme des populations. Les systèmes mis en place doivent se baser sur une compréhension du risque intégrant ces informations climatiques mais aussi des indicateurs de vulnérabilités socio-économiques pour appréhender les risques de manière holistique, et ainsi mieux répondre aux besoins spécifiques.
Les acteurs de développement (communautés, gouvernements, partenaires nationaux et locaux, ONG, acteurs privés) doivent se saisir de ce sujet pour renforcer la durabilité de leurs actions et faire évoluer les systèmes de décisions et planification mis en place jusqu’alors.